Il y a un moins d’un mois, tout en respectant les gestes barrières, je me rendais au cabinet où je fais mon stage.
Nous recevions des couples en procédure de divorce, des parents qui souhaitaient encadrer la résidence et la vie quotidienne de leurs enfants, des grands-parents pour conserver les liens avec leur petite-fille, un adolescent en rupture de lien avec son papa espérait reprendre contact avec lui, une fratrie qui devait se concerter au sujet d’un parent dépendant, des parents en situation de recomposition familiale…
En majorité, des pères et des mères qui venaient librement pour se renseigner sur la démarche en médiation familiale.
D’autres venaient pour se rencontrer, pour pouvoir se dire les choses dans un espace confidentiel et sécurisant.
Exprimer leurs besoins, leurs attentes. Se sentir entendu.e. Par la médiatrice. Par la stagiaire. Par l’autre.
Ils venaient pour changer. Changer l’organisation de la vie de leurs enfants dans le cadre de la séparation des parents.
Ils venaient travailler leur relation parentale pour l’avenir, leur communication. Renouer le dialogue.
Construire et/ou reconstruire différemment !
Certains avaient encore des doutes, des difficultés à se projeter.
D’autres ont fixé le prochain rendez-vous. Plus légers et avec le sentiment que c’était possible.
Sur le paperboard des dessins de la famille, des plans d’accueil pour les semaines paires et impaires, les week-end pour le droit de visite et hébergement, les dates pour les petites vacances de pâques, la souplesse pour les vacances d’été…
La liste des biens à partager, les montants de la contribution à l’éducation et entretien des enfants.
Des médiations conventionnelles, des médiations judiciaires, les tentatives de médiation préalable obligatoire (TMFPO).
Du temps. Pour réfléchir. Pour mettre en place des ententes temporaires.
Des accords trouvés ensemble par les personnes. Des conventions parentales prêtes a être signées. Les informations concernant la requête conjointe pour homologation auprès du JAF.
Il y a quelques semaines j’évoluais dans mon stage, j’avais une posture plus interventionniste. Je rentrais chez moi contente de pouvoir exercer ce métier. C’est un métier auquel je crois, où l’on peut dire aux personnes qu’elles sont capables de décider de leur vie sans qu’un tiers trouve des solutions à leur place.
C’est sans doute une chance et une place pour laquelle je travaille depuis de nombreuses années !
Et puis, un mot attire objectivement l’attention de toutes et de tous : coronavirus !
Une crise sanitaire inédite place tout le pays en état d’urgence. A l’exception des professionnels de santé ainsi que de tous ceux qui font encore tourner la machine à l’extérieur de la maison, nous voilà confinés.
Le confinement est sans doute l’opportunité pour de nombreuses familles de se retrouver, de passer du temps ensemble et partager des moments agréables.
Mais le bonheur ne va pas sonner chez tout le monde !
Le confinement peut aggraver les tensions familiales déjà existantes. S’avère être un terrain propice aux violences intrafamiliales. Sera sans doute l’élément déclencheur pour beaucoup de séparations. La crise familiale est installée !
Que faire ? Comment s’en sortir ? Qui contacter ?
Face à la contrainte de sortir, beaucoup de personnes se posent ces questions.
Ce qui est positif en 2020 c’est que nous pouvons mettre les outils technologiques au service des personnes dans un contexte de chaos.
Nombreux professionnels, dans leurs domaines, proposent un accompagnement à distance pour répondre aux besoins de ceux qui le souhaitent.
Les médiateurs familiaux mobilisent leurs outils et leur créativité et restent disponibles pour les familles, pour continuer à les accompagner par visioconférence, répondre aux questions par téléphone ou par e-mail.
L’objectif étant de soutenir les familles durant cette période particulièrement éprouvante et difficile pour que tous et chacun retrouve un peu plus de calme et sérénité.
En période de guerre, Risquons-nous à nous armer des outils de paix !
Nelma TRIGO – Médiatrice Familiale en formation du D.E.